Les congés payés en cas d’arrêt maladie : tout ce que vous devez savoir

Les congés payés et les arrêts maladie sont deux éléments essentiels du droit du travail qui permettent aux salariés de se reposer et de se rétablir en cas de besoin. Mais que se passe-t-il lorsque les deux se croisent ? Dans cet article, nous allons aborder les règles juridiques applicables aux congés payés en cas d’arrêt maladie, afin que vous puissiez comprendre vos droits et obligations en tant que salarié ou employeur.

Principe général : le report des congés payés en cas d’arrêt maladie

Le principe général est que le salarié en arrêt maladie a droit au report de ses congés payés non pris à la fin de son arrêt. Cela signifie qu’il n’est pas possible pour l’employeur d’imposer la prise de congés pendant un arrêt maladie, car cela serait contraire à l’objectif de repos et de rétablissement du salarié. La Cour de cassation a confirmé ce principe à plusieurs reprises, notamment dans un arrêt du 10 juin 2015.

L’importance du caractère prévisible ou non de l’arrêt maladie

Il faut distinguer les situations selon que l’arrêt maladie était prévisible ou non. Si l’arrêt maladie était prévisible, comme par exemple pour une intervention chirurgicale programmée, le salarié doit en informer son employeur dès qu’il en a connaissance. Dans ce cas, les congés payés devront être reportés à une date ultérieure, sauf accord entre le salarié et l’employeur pour les maintenir.

En revanche, si l’arrêt maladie est imprévisible, comme en cas d’accident ou de maladie soudaine, le salarié n’a pas à prévenir son employeur avant la prise de ses congés. Il doit cependant respecter les règles habituelles d’information de l’employeur concernant l’arrêt maladie (envoi des documents médicaux dans les délais requis). Dans ce cas également, les congés payés non pris du fait de l’arrêt maladie devront être reportés.

Le délai de report des congés payés

Le délai de report des congés payés varie selon la durée de l’arrêt maladie et la période de référence pour la prise des congés. En général, le salarié doit prendre ses congés payés reportés dans un délai raisonnable après la fin de son arrêt maladie. La jurisprudence considère généralement que ce délai ne peut pas excéder 12 mois.

Toutefois, certains accords collectifs ou conventions peuvent prévoir des règles spécifiques pour le report des congés payés en cas d’arrêt maladie. Il est donc recommandé aux salariés et employeurs de se référer à ces textes pour connaître les modalités précises de report des congés payés.

Les conséquences financières du report des congés payés

Le report des congés payés en cas d’arrêt maladie n’a pas de conséquence financière directe pour le salarié. En effet, l’indemnisation de l’arrêt maladie (par la Sécurité sociale et éventuellement par l’employeur) est maintenue pendant la période d’arrêt, et le salarié perçoit ensuite son indemnité de congés payés lorsqu’il prend effectivement ses congés. Il est donc protégé contre une perte de rémunération due au report de ses congés.

En revanche, l’employeur peut être confronté à des difficultés d’organisation du travail en raison du report des congés payés. Il doit donc anticiper ces situations et mettre en place des mesures adaptées pour garantir la continuité du service pendant les absences des salariés.

Le respect des droits des salariés en matière de congés payés et d’arrêts maladie est un enjeu majeur pour les employeurs, qui doivent veiller à appliquer correctement les règles juridiques en vigueur. Dans ce contexte, il est essentiel de bien connaître ses obligations et de dialoguer avec les salariés afin de trouver des solutions adaptées à chaque situation.